beandeau>

Le Colloque > Résumés > Mo Jihyang

Ma rédaction est-elle meilleure que celle de ChatGPT ?
Seoyeoung Kim  1  , Jihyang Mo  2  
1 : Yonsei University
2 : Seoul National University

En tant qu'enseignantes de français dans les universités en Corée du Sud, nous observons deux transformations notables : matérielles et perceptuelles. Premièrement, les infrastructures de classe se sont modernisées avec l'introduction des « bureaux intelligents », où enseignants et étudiants utilisent des ordinateurs ou des tablettes pendant les cours (Kim, 2022). Deuxièmement, une transformation profonde de notre conception de l'apprentissage est en cours. L'utilisation des smartphones en classe n'est plus perçue comme un tabou (Kang & Lee, 2021). Les étudiants s'en servent durant le cours pour chercher du vocabulaire, traduire des phrases et approfondir instantanément les notions qu'ils ne maîtrisent pas.

Dans ce contexte, l'intégration des outils numériques devient une réalité incontournable dans le paysage éducatif coréen, notamment dans l'enseignement des langues (Yoon, 2020). Cela soulève des questions concernant l'enseignement du français langue étrangère (FLE) en Corée du Sud. Comment structurer un cours de français en utilisant rationnellement des outils comme les traducteurs automatiques et ChatGPT ? Quels sont les effets de ces classes sur les étudiants par rapport aux approches pédagogiques traditionnelles ? Pour répondre à ces questions, nous avons mené, au cours des deux derniers semestres, un cours de rédaction en français intégrant l'usage des technologies numériques : 12 étudiants de l'Université Nationale de Séoul ont été encouragés à utiliser des outils numériques pour rédiger en français.

Nous avons commencé par des exercices d'écriture simples, comme la rédaction d'une phrase, avant de passer à des textes plus complexes. Les étapes proposées aux étudiants étaient les suivantes :

  • Rédiger sans support ou en consultant uniquement des dictionnaires en ligne ;
  • Rédiger à l'aide de traducteurs automatiques tels que Google, Papago, Deepl ou encore ChatGPT ;
  • Analyser, comparer et critiquer les différentes versions : celle rédigée par eux-mêmes et celles générées par des traducteurs automatiques.
  • À la troisième étape, nous avons introduit le concept du « Web comme corpus » (Kilgarriff, 2001 ; Gatto, 2014), l'idée d'exploiter les pages Web comme textes authentiques pour vérifier la justesse des traductions (Boulton & Tyne, 2014). Les outils comme « Recherche avancée » de Google ou WebCorp live permettent aux étudiants d'utiliser les ressources pour évaluer de manière critique les textes traduits (Cho, 2019 ; Kvashnina & Sumtsova, 2018).

    Au fil de ce processus, nous avons pu observer deux choses : d'une part, les étudiants de cette « génération numérique » ne maîtrisent pas aussi bien ces outils qu'on pourrait le penser. D'autre part, ceux qui faisaient auparavant une confiance aveugle aux traducteurs automatiques ont développé une approche plus critique, renforçant ainsi leur capacité d'analyse.

    À travers cette communication, nous souhaitons partager plus en détail nos expériences avec les étudiants coréens et approfondir la réflexion sur l'intégration des outils numériques dans l'enseignement des langues.



    • Poster
    Chargement... Chargement...